Dîtes bonjour à playdate

Après deux ans d’attente et d’impatience, j’ai finalement reçu ma petite console portable playdate de Panic et Teenage Engineering. Après quelques semaines, rapide retour cette jolie machine toute jaune.

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La machine

Tout petite et surtout très jaune, la playdate de Panic est une console portable qui se caractérise essentiellement par son écran monochrome réfléchissant et sa manivelle sur le côté droit. Physiquement, elle ne ressemble donc à aucune machine construite en 2023.

Inspirée des Game & Watch que produisait Nintendo dans les années 80, cette console portable affiche donc un air très rétro. Mais il ne s’agit pas uniquement de reprendre les bonnes idées de cette époque, indiquer l’heure et tenter de garder une certaines simplicité dans les jeux. La playdate embarque de nombreux raffinements modernes comme le wifi, un port USB-C, le bluetooth, un accéléromètre, un micro et quelques autres choses encore.

Une fois en main, elle surprend véritablement par sa petite taille, son écran et la qualité son petit haut parleur mono. Et la vidéo d’introduction que dévoile la console a son premier démarrage met bien tout cela en avant. Puis vient le temps de jouer et de commencer la véritable prise en main. Si le chassis est en plastique, l’ensemble semble parfaitement rigide et la solidité. D’ailleurs, on remarquera que Panic semble avoir pris soin des détails, autant dans le logiciel (on y reviendra) que dans le matériel.

La manivelle utilise un capteur à effet Hall ; ce qui la protégera des drifts de sa cousine de chez Nintendo; et fait joliment usage de métal. Par contre, elle ne permet définitivement pas de recharger la playdate. Mais en même temps, il s’agit d’une console de jeux. Pas d’une lampe de camping de chez Décathlon. Les boutons sont tous agréables en main et font de jolis clics. C’est important, d’autant qu’ils semblent avoir la capacité de résister au temps qui passe.

L’écran offre une résolution de 400 par 240 et peut exactement afficher 1 bit. C’est petit, c’est très simple. Mais c’est aussi plutôt fin au final et même si on aperçoit les crénelures, cela ne dérange jamais. Et oui, il n’est pas rétro-éclairé. Donc vous ne pourrez pas jouer dans le noir aux toilettes ou dans la pénombre de sa chambre. Mais dans le reste des situations, il attrape rapidement la lumière et offre un très bon angle de vue. Quoi qu’on se retrouve parfois à pencher la console pour aller chercher un peu de lumière plutôt que de jouer avec la machine bien en face.

J’ai reçu ma console juste avant de partir en déplacement à l’étranger et donc je me suis longtemps retrouvé loin de mon wifi et la playdate passait la majeure partie de la journée dans le coffre de ma chambre. Est-ce pour cela que son autonomie m’a parue un peu plus courte que ce à quoi je m’attendais ? Panic annonce en tout cas 14 jours d’autonomie sur l’affichage de l’horloge et 8 heures en jeu. L’autonomie semble en tout cas être meilleur une fois rentré à la maison. Mais c’est en tout cas la seule chose qui me chagrine un peu d’un point de vue matériel.

Une protection est également vendue séparément si vous souhaitez protéger votre playdate. Peut être moins efficace qu’une chaussette, celle-ci donnera un à la console un parfait air de sandwich glacé. Je ne vais encore pouvoir vous parler de sa durée dans le temps mais je sais que cette protection tient vraiment très bien à la machine. Cachés dans la protection se trouvent des aimants bien costauds qui laissent une bonne impression. Évidemment, il ne s’agira de protéger la console que des rayures. Pour la protection que les chutes lorsque celle-ci est rangée, vous pourrez peut-être vous tourner vers les housses pour les lecteurs de mini-discs. En effet, la console est de la taille d’une cartouche à peu de chose près. Voilà une bonne occasion de fouiller au fond de vos placards pour retrouver un ancien trésor qui s’y cacherait.

Les jeux

Les consoles Game & Watch de Nintendo sont bien évidemment une très grande source d’inspiration au départ de la création de la playdate. Mais rapidement, deux autres idées sont apparues. Et si les jeux changeaient régulièrement ? Et si tout le monde recevait les nouveaux jeux en même temps, un peu comme l’on regarde une série télé ?

Avec les soucis d’approvisionnement liés au Covid, cela pas pu vraiment se faire mais le concept de Saison est resté. Vingt quatre jeux sont inclus à l’achat de la machine, deux sont distribués tous les lundis après son activation. Cela permet de garder des surprises régulières et de ne pas se jeter sur tout en une seule fois. J’aime bien l’idée personnellement même si c’est presque trop rapide à mon goût.

Comme la playdate est un nouveau système, avec des contraintes particulières (aujourd’hui) et éventuellement un contrôle plutôt rare, nous n’y retrouvons pas des portages d’anciens jeux mais des créations qui ont été réalisées exprès pour elle. Je ne dis pas que Panic permet de réinventer le jeu vidéo mais il y a de la fraîcheur dans cette première saison.

Puis il y a eu l’idée que la playdate pouvait être une machine pour laquelle tout le monde pouvait créer des jeux. Alors Panic s’est encore une fois appliqué et nous a gâtés.

• Il y a d’abord Pulp, un éditeur web pour créer des jeux. C’est une approche pour tous ceux qui n’ont jamais fait de jeux ou qui chercheraient une sorte de bac à sable pour en débuter un. Tous les outils pour créer un jeu y sont, je vous conseille d’aller y jeter un œil, vraiment tout y est.
• Puis il y a les SDK. C ou Lua, pour ceux qui savent développer. Tout le monde peut y avoir accès, il suffit de s’inscrire. Sur Mac, Windows ou Linux, vous trouverez forcément les outils qu’il vous faut.
• Puis il y a playdate Mirror, une application bureau qui recopie en temps réel l’écran de votre console sur votre ordinateur. Cela peut servir pour l’accessibilité ou si vous aimez streamer, cela va très certainement vous aider.

Depuis le départ, la playdate permet de side loader des jeux. On pourra donc charger les siens ou ceux d’autres créateurs sans aucun souci, supprimer ceux des Saisons ou les recharger… Tout en souplesse. Depuis quelques mois, Panic a également créé Catalog pour le livrer sur toutes les machines. Il s’agit d’une petite boutique de curation pour faciliter l’accès à ces nouvelles créations qui se trouvent en dehors des Saisons.

La console n’est donc pas qu’un bloc figé a sa livraison et c’est évidemment un immense point positif. Panic est certes une petite entreprise mais les choses sont faites correctement et avec beaucoup de précautions. Depuis son annonce, la playdate a été suivie et des annonces régulières l’ont fait vivre. Alors s’il ne s’agit pas de Nintendo ou Microsoft, je crois que la compagnie saura faire vivre sa machine pendant un moment encore. Et c’est très positif.

Ce que j’en pense

Comme vous l’aurez sans doute deviné en lisant les deux sections précédentes, cette petite console me plaît bien.

J’ai précommandé la playdate il y a deux ans en me disant que le produit que nous présentait Panic était bien tenant. Forcément, il y avait un part d’inconnu dans le suivi de la console mais la proposition me semblait suffisamment honnête pour tenter l’aventure. Et il y avait la possibilité de faire marche arrière à tout moment et de se faire rembourser en même temps. Vraiment très honnête. Avec le temps, les premiers retours ont confirmé mes bonnes impressions et j’ai pu patienter tranquillement. Surtout en constatant que Panic faisait un bon suivi de sa création.

Maintenant que j’ai ma propre playdate, je peux effectivement constater qu’il s’agit d’un bon produit. Pas de doute là dessus. Et pas mal de détails me font espérer qu’elle restera encore un moment dans ma poche.

Du côté des jeux, au moment où je rédige de billet, beaucoup sont des jeux rapides. Je sors la console de ma poche, je lance un jeu et j’en fais une ou deux partie. C’est court, c’est rapide et ça me va bien parce que c’est souvent le peu de temps que j’ai à consacrer aux jeux vidéos. Pour tout dire, je n’ai pas encore réussi à finir Zelda: Tears of Kingdom et je trouve ça un peu dommage.

Je savais que l’écran n’était pas rétro-éclairé en passant ma commande. Je ne suis donc pas déçu par celui-ci mais il est vrai que j’aimerais pouvoir jouer un peu plus souvent le soir. Ca a son côté frustrant, c’est vrai. Mais franchement, je ne mettrais pas ça dans les points négatifs non plus.

Est-ce que je conseillerais la console à n’importe qui ? Absolument pas. C’est un produit de niche, plein de contraintes. Moi, ça va bien à moi caractère, je suis très contrariant. Par contre, je ne me gênerai pas pour dire que je l’aime fort et pour dire tout le bien que j’en pense. En étant honnête aussi.

D’ailleurs, c’est bien pour ça que je viens d’en faire un article aussi long.

Aller plus loin

Évidemment, le site playdate de Panic est le parfait endroit pour se renseigner sur cette console. Mais je vous ai également mis de côté quelques liens intéressants. Vous y trouverez des détails en tous genres et des photos plus réussies que les miennes. C’est fou comme je ne sais pas photographier ce jaune avec un iPhone.

• Le site officiel de la playdate par Panic. Vous y trouverez donc la présentation de la console mais aussi l’accès à Pulp, au SDK, aux différentes documentations ainsi qu’à une version web de Catalog.
  • La section News regroupe également des informations sur différents jeux publiés et des échanges avec leurs développeurs.
  • De là, vous pourrez également écouter le podcast qui avait accompagné la Saison 1. Je vous recommande en particulier le premier épisode qui raconte l’histoire de la console.
• Le tag playdate sur itch.io si vous avez envie d’aller vers encore plus de jeux.
• La vue éclatée de la console sur iFixit pour voir les entrailles de la machine.
• Une revue en vidéo par Cheese Turbulence sur YouTube. « Little love machine », moi, je trouve ça parfait.